Portraits...
Ils sont à la fois du passé et du présent, les hommes aux visages brulés, au regard de somnambules, dont djellaba ou selham drapent si bien l'ardente maigreur; du passé demeuré actif, rayonnant, du passé vivant...
Sables...
Sable pâle, à peine doré, ivoire, parfois presque blanc des jeunes dunes au bord de l'erg; dunes vives qui cherchent encore leur place et leur modelé.
Sable oxydé, roussi, sable rose orangé des dunes centrales, mortes, plus hautes et massives.
Sable lourd et lisse, épandu en larges plis de velours.
Sable léger comme une vapeur que le vent emporte des cimes.
Sable glacé de la nuit; sable brulant de midi, mais si doux aux pieds nus et toujours accueillants aux corps que la fatigue a meurtri.
Sable fluide et si pur qu'il peut remplacer pour le nomade l'eau des ablutions.
Sable multiforme, changeant, mouvant, vivant, inoubliable, dont la nostalgie vous reste au coeur comme celle de tous les nobles paysages, de la montagne ou de la mer.
O. Du Puygaudeau